La recherche – Présentation

Le point sur la recherche

Septembre 2023

Février 2023

L’équipe de la Professeure Florence PERRIN développe des axes de recherche afin de limiter les aspects négatifs de cette cicatrice sans diminuer ses rôles positifs.

Pour reproduire au mieux les conditions observées chez l’homme, nous débutons maintenant l’administration du traitement longtemps après la lésion. En effet beaucoup de patients ont une lésion ancienne.

Lésions au cours de la vie

Les conséquences d’une lésion de la moelle épinière sont très probablement différentes en fonction de l’âge auquel le traumatisme a lieu, nous étudions l’effet du traitement chez des animaux ayant des lésions à différents âges. Ceci est important dans un contexte de vieillissement de la population.

L’imagerie par résonance magnétique (IRM)

Grâce à Verticale, nous avons accès à un IRM pour les petits animaux. Cela nous permet de suivre l’effet du traitement avec une méthode similaire à celle utilisée en clinique.

Notre recherche se poursuit dans 2 axes :

Caractérisation de la moelle épinière humaine saine

Nous étudions des moelles épinières humaines avec une très grande résolution grâce à l’utilisation de cet équipement IRM. Nous pouvons étudier la structure de la moelle épinière humaine dans les deux sexes à des âges différents

 

Caractérisation de la moelle épinière humaine après lésion

Grâce aux cliniciens associés à notre équipe, nous débuterons prochainement un programme visant à étudier l’évolution d’une lésion de la moelle épinière en utilisant une IRM fonctionnelle.

En conclusion, grâce au soutien de Verticale, nous progressons dans le développement de stratégies thérapeutiques.

Les projets de l’équipe du Professeur Florence Perrin ont de plus été labellisés par l’Institut Universitaire de France et le Centre d’Excellence en maladies Neurodégénératives (CoEN) de Montpellier.

 

Le mot du professeur Alain Privat :

La recherche sur les lésions traumatiques de la moelle épinière s’oriente dans trois directions :

La prévention de l’extension des lésions :
Grâce à l’association Verticale nous allons bientôt disposer à Montpellier d’une IRM de dernière génération dédiée aux petits mammifères, qui permettra de cibler dans les meilleures conditions les molécules neuroprotectrices, en déterminant en particulier le créneau temporel de leur administration.

La repousse axonale :
Nous avons démontré l’efficacité d’une approche thérapeutique innovante faisant intervenir la technique d’interférence ARN. L’étape suivante qui débute en Janvier 2010 est le passage au gros mammifère (porc) passage obligé avant un premier essai clinique.

Les thérapies substitutives :
L’utilisation de greffes de cellules souches modifiées génétiquement (projet européen RESCUE) ouvre de nouvelles perspectives pour le traitement des lésions anciennes.

État des recherches sur les lésions médullaires traumatiques / Décembre 2009

Les lésions médullaires traumatiques constituent un lourd problème de santé publique, de par le haut niveau d’incapacité qu’elles entraînent.  La diminution de la mortalité par accident sur la voie publique n’a pas entraîné de diminution significative du nombre d’accidents graves et en revanche la gravité de ces accidents s’est accrue. La recherche fondamentale sur les mécanismes des lésions et la mise au point de thérapies innovantes est plus que jamais nécessaire. Ces recherches s’organisent autour de trois grands axes :

– La neuroprotection doit intervenir dans les premières heures qui suivent le traumatisme. Elle a pour objectif de prévenir l’extension des lésions en bloquant les phénomènes toxiques qui se développent à partir du foyer de lésion et en particulier l’excitotoxicité due au glutamate. Des molécules antagonistes ont été identifiées, leurs mécanismes d’action ont été récemment approfondis, la séquence de mise en œuvre de ces molécules est en cours de détermination grâce à l’utilisation de l’IRM dédiée aux petits rongeurs. L’installation très prochaine a Montpellier, grâce à l’association Verticale d’un appareil de dernière génération devrait accélérer considérablement les progrès de cette étude, et permettre l’identification de molécules plus actives.

– La régénération des fibres nerveuses lésées est au cœur de la recherche contemporaine. Depuis 1995, nous avons été parmi les pionniers dans ce domaine, et nous avons identifié la formation des cicatrices gliales comme le premier obstacle à cette régénération. La première étape a consisté à identifier les protéines gliales responsables de la formation de ces cicatrices, puis de réaliser un modèle de souris transgéniques chez lesquelles les gènes responsables de la synthèse de ces protéines sont inactivés. Nous avons montré que chez ces souris les cicatrices ne se forment pas après une lésion médullaire, que certaines fibres repoussent, et que la fonction motrice est restaurée. Une deuxième étape vient d’être franchie avec la mise au point en collaboration avec le laboratoire du Pr Mallet ( Salpêtrière, Paris) d’un outil de thérapie génique fondé sur l’utilisation d’ARN Interférents. Cet outil a démontré son efficacité similaire à celle de la transgenèse sur des cellules neurales de souris non transgéniques (2009) et les résultats tout aussi concluants obtenus sur l’animal sont en cours de publication. L’étape suivante, qui va être mise en œuvre au début de 2010 va appliquer cet outil chez un gros mammifère, le porc, en préalable à la mise au point d’un essai clinique chez l’homme.

– La thérapie substitutive consiste à apporter, au dessous de la lésion, des éléments cellulaires ou moléculaires susceptibles de rétablir certaines fonctions intrinsèques à la moelle (en particulier la locomotion qui est sous le contrôle du générateur central de locomotion lombaire, CPG). Nous avons montré dès 1989 le rôle central du neurotransmetteur Sérotonine dans ces mécanismes, rôle qui est maintenant partout admis. La greffe de neurones fœtaux serotonergiques rétablit, après une section médullaire complète, une locomotion réflexe efficace. Au cours des trois dernières années, le réseau européen RESCUE que nous avons créé et dont nous avons assuré la coordination a inventorié la possible contribution de cellules souches à ce type de thérapie. Nous avons montré (2008) que des cellules souches sont présentes dans la moelle épinière humaine adulte, et qu’elles peuvent, une fois mises en culture, se transformer en neurones. Nous sommes en train de démontrer que la greffe de cellules souches humaines modifiées génétiquement peut rétablir une locomotion volontaire dans une moelle épinière détruite à 90%. Cette dernière approche serait susceptible d’être appliquée à distance de l’accident.

L’ensemble de ces travaux a bénéficié depuis plus de quinze ans du soutien de l’association Verticale sous forme de dons d’appareillages les plus performants dans les domaines de la culture cellulaire, de la biologie moléculaire et de l’informatique. L’achat d’un appareillage d’IRM dédié au petit animal est dans ce contexte un apport essentiel à notre recherche.